Archives de Tag: Iran

Les films : travailler loin de chez soi / The films : working far from home

Suite et fin des films documentaires réalisés par nos stagiaires. Le premier a été réalisé dans le cadre de l’atelier, le second a été tourné par un de nos stagiaires en dehors de l’atelier. Bonne découverte!

Le sourire de Pouchen, un film de l’équipe Kurdistan TV (télévision kurde irakienne). Réalisateur : Seyid Mohammad Seyid Abdullah. Caméraman : Najmadin Abdulla . Monteur : Rizgar Husen.

« Puschen’s smile », a film by Kurdistan TV Team (Kurdish Iraqi television). Film director : Seyid Mohammad Seyid Abdullah. Cameraman : Najmadin Abdulla . Editor : Rizgar Husen.

Le sourire de Pouchen racontecomment Khanda, une jeune institutrice originaire de Suleymani, bouleverse la vie de Puschen, un petit village dans les montagnes à l’est du Kurdistan irakien. Avec son mari Pshwan, également instituteur, cette jeune femme moderne alphabétise, change les mentalités, libère les esprits des traditions trop lourdes. Aujourd’hui, Khanda est acceptée par les habitants du village comme une des leurs, en dépit de son anticonformisme.

“Puschen’s smile” tells how Khanda, a young school teacher originating from Suleymani, changes the life of Puschen, a small village in the eastern Iraqi Kurdish mountains. With her husband Pshwan, who is also a teacher, this modern young women teaches to read and write, changes mentalities, frees the minds from heavy traditions. In spite of her non-conformism, today, Khanda is totally accepted by Puschen’s inhabitants, as if she were one of them.

Trafic à la frontière, un film de Hoshmand Rassul.

Dealing at the border, a film by Hoshmand Rassul.

Trafic à la frontière raconte comment de jeunes hommes mettent en danger leur vie en faisant passer du gaz de l’Iran à l’Irak dans des conditions extrêmement dangereuses.

« Dealing at the border » tells us how some young men make their lives at risk, by dealing gas bottles between Iran and Iraq, in extreme conditions.

Les films : la jeunesse créative / The films : creative youth

Découvrez aujourd’hui deux films réalisés par des participants  l’atelier Doku 2, et le nouveau film de Mariwan Rauf, participant à l’atelier Doku 1.

« J’existe », un film de l’équipe Solidarity (association kurde irakienne). Réalisateur : Fouad Yassin. Caméraman : Mehran Abasian.

« I exist », a film by Solidarity team (Kurdish Iraqi NGO). Film director : Fouad Yassin. Cameraman : Mehran Abasian.

J’existe raconte l’échange entre deux jeunes hommes de Suleymani, Ahmed et Zmnako, deux garçons joyeux et ambitieux, qui travaillent ensemble dans l’achat et la vente de matériel informatique. Ils partagent leur point de vue sur la dureté de la société irakienne, les difficultés qu’ils rencontrent pour travailler dans de bonnes conditions, rêvent souvent de quitter le pays… et s’évadent tous les jours grâce à Internet.

“I exist” is a discussion between two young men from Suleymani, Ahmed and Zmnako. They are two ambitious, lively boys, who work together in purchasing and selling computers. They share their point of view on the harshness of Iraqi society, on the difficulties they meet in trying to make proper business, they often dream of leaving the country… and escape everyday through the Internet.

« La double vie de Roukhsar », un film de l’équipe Komala TV (télévision kurde iranienne). Réalisateur : Hushyar Darweshyan. Caméraman : Nizam Mulazada. Ingénieur du son : Ghane Mohamadi. Monteuse : Sayran Ibrahimi.

« The double life of Roukhsar », a film by Komala TV Team (Kurdish Iraqi television). Film director : Hushyar Darweshyan. Cameraman : Nizam Mulazada. Sound engineer : Ghane Mohamadi. Editor : Sayran Ibrahimi.

La double vie de Roukhsar raconte l’étonnante histoire de Loukman, une adolescente de dix-sept ans, exilée du Kurdistan iranien, qui vit dans un camp de réfugiés près de Suleymani. Avant de mourir, son père lui a donné la lourde responsabilité de subvenir aux besoins de sa parentèle. Par amour pour son père défunt, Loukman est devenue à la fois la mère, le père, la sœur et le frère dans cette famille de neuf enfants dont elle est l’aînée, en se travestissant en garçon afin de travailler librement.

“The double life of Roukhsar” or the astonishing story of Loukman, a 17 years old teenager, exiled from Iranian Kurdistan, who lives in a refugee camp near Suleymani. Before he died, her father asked her to provide for her whole family’s needs. For the love her late father, Loukman has become mother, father, sister and brother at the same time for her nine siblings, by disguising as a boy.

« Snûr », un film de Mariwan Rauf. 

Snûr, a film by Mariwan Rauf.

Snûr (Frontière), est un film sur un groupe d’étudiants des Beaux-Arts de Suleymani, au Kurdistan d’Irak. Pendant deux jours, ils sont travaillé à des installations sur le thème de la frontière, dans une forêt délimitant l’Irak et l’Irak.

« Snûr » (The border), is a film about a group of students of the Suleymani Fine Arts School, Iraqi Kurdistan. During two days, they have been working on plastic installations with the theme of the border, in a forest separating Iraq from Iran.

D’un atelier à l’autre / From one workshop to another

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Lors de la projection de « DaBa », le film de Marywan Rauf

Pour cette deuxième édition de l’atelier, l’Institut Kurdo-Français accueille six équipes de télévision, soit vingt-trois stagiaires d’origine arabe et kurde (Iran et Irak). Sur le thème « Avoir vingt ans », chaque groupe réalisera un film documentaire d’environ 15 à 20 minutes.

L’atelier s’ouvre sur la projection de DaBa, la ville des Bidons, réalisé par Marywan Rauf lors du premier atelier (fév-mars 2008). Marywan est réalisateur et monteur. Il travaille pour la télévision de l’éducation du Kurdistan d’Irak. Depuis sa participation à l’atelier, il a réalisé un autre film documentaire, Snûr, et souhaite devenir cinéaste dans le domaine de la fiction. DaBa, la ville des Bidons raconte la vie quotidienne des laissés pour compte à Sulaimaniya. Dans un pays qui est un des principaux producteurs de pétrole, certains survivent du recyclage des bidons utilisés pour vendre l’essence à la sauvette. Marywan Rauf nous montre un nouveau montage de son film documentaire, sous-titré en arabe, car cette fois-ci, le groupe comprend aussi des stagiaires arabes chiites.

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Après la projection, les stagiaires prennent des notes en écoutant Marywan Rauf.

Après la projection, les stagiaires pressent le réalisateur de questions : quelle est la part de fiction? Si l’un des personnages a joué une situation, peut-on vraiment dire que DaBa est un film documentaire? Marywan défend son point de vue d’auteur, expliquant que le documentaire ne peut pas être seulement un témoignage, et insiste sur l’importance de la mise en scène. Le ton est donné : le matin même, Fabrice Coppin, formateur en réalisation, avait insisté lors de son cours sur la nécessité absolue d’écrire au maximum son film documentaire.

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Marywan Rauf (à droite) et son frère Kewan, héros de son dernier film « Snûr ».

« La situation actuelle du cinéma kurde n’est pas bonne », m’explique Marywan lorsque je l’interroge. « J’espère qu’à l’avenir, grâce à des formations comme celle dispensée à l’atelier, nous pourrons avoir de bons cinéastes ici. »
Quel conseil donnerait Marywan aux nouveaux stagiaires? « Écoutez les formateurs! Nous avons besoin d’eux. Ils sont vraiment compétents. Ce serait formidable si cet atelier pouvait durer toute l’année.  »

English version

For the second edition of the workshop, the Kurdish-French Institute has invited six television teams (twenty-three trainees altogether) from Arabic as well as Kurdish origins (Iran and Irak).

The workshop begins with the screening of DaBa, the city of cans, a documentary film directed by Marywan Rauf during the first workshop (February-March 2008). Marywan is a film director and an editor. He works for the Kurdish Iraqi educational TV. After the workshop, he directed a second documentary, Snûr, and wishes to make feature films in the future. DaBa, the city of cans, is a daily life unreached account Sulaimaniya. In a country that is one of the major oil producers, some survive recycling cans used to sell gasoline at the haste. As Shiite trainees have joined the workshop this year, Marywan Rauf presents the recently edited version of his film, with Arabic subtitles.

Just after the screening, Marywan Rauf has to answer to the numerous questions asked by the trainees : to which extent is the film fictional? If one of the characters has been asked to replay a situation, can one still assume that DaBa is a documentary? Marywan stands up for his point of view as an author, explaining that a documentary feature cannot only testimony, and insists on the importance of directing the film as he would have directed fiction. An important point that Fabrice Coppin, one of the filmmaking teachers, had been underlining the very same morning : it is absolutely necessary to write your story before shooting a documentary film.

« Current situation in Kurdish cinema is not good », says Marywan when I interview him. « Hopefully, thanks to specific trainings like this workshop, we will have good film makers in the future. » What would Marywan advise to the new trainees? « Listen to the teachers! We need them. They are really qualified. That would be great if such a workshop could be full-time all over the year ».